Bilan des Vendanges - 14 octobre 2020

Vendanges : 36 demandeurs d’emploi dans la brigade d’insertion.
Cet été, la Communauté de communes Saône Beaujolais (CCSB) et le groupe ACTEM Beaujolais ont créé une brigade d’insertion dans le cadre des vendanges. Un mois après les derniers coups de sécateurs, c’est l’heure du bilan : positif.
Autour de la table, le constat est unanime : « On a de plus en plus de mal à trouver des vendangeurs », déclare Nathalie Fauvin, viticultrice à Chénas. « Il faut en recruter 30 pour être certain d’en avoir 15 », ajoute Jérémy Thien, maire de Jullié, conseiller régional et viticulteur, qui a participé à l’élaboration du projet.

Pour pallier ce manque et participer à l’insertion professionnelle de demandeurs d’emploi, la Communauté de communes Saône Beaujolais (CCSB) et ACTEM Beaujolais, conventionné par l’État, ont travaillé ensemble. Pour répondre aux besoins des vendanges du cru 2020, ils ont développé une brigade d’insertion.
« La difficulté que l’on a constatée, c’était la mobilité des travailleurs »
Le principe est simple. Mi-juillet, ACTEM s’est chargé de recruter des vendangeurs, en recherche d’emploi, pour participer aux vendanges de quatre exploitants du Beaujolais. Les exploitants n’étaient plus les employeurs, mais les prestataires. Ils payaient un forfait horaire à ACTEM pour que la structure recrute, rémunère et amène les vendangeurs jusqu’à leur domaine.

« La difficulté que l’on a constatée, c’était la mobilité des travailleurs »
Détaille Jérémy Thien. Parmi les vendangeurs recrutés, seuls deux avaient le permis. La CCSB a donc décidé de prendre en charge la location de quatre minibus, pour un coût de 6 000 €. L’autre difficulté des vendanges s’appelait Covid-19. « Habituellement, j’ai un dortoir pour faire dormir 20 personnes. Mais avec les restrictions sanitaires, je ne pouvais pas les faire dormir et les faire manger en toute sécurité », détaille Jean-Michel Gaudet, viticulteur à Regnié-Durette.

Vers la création d’une brigade annuelle ?
Originaires de Villefranche et Belleville, les 36 vendangeurs étaient, pour la moitié d’entre eux, des demandeurs d’emploi longue durée. De 18 à 60 ans, ils ont travaillé 11 jours, selon les besoins des exploitants. Certains n’avaient jamais vendangé. D’autres, comme Nathalie Amaglio, parcourent les vignes chaque année :

« C’est une bonne initiative, mais il faut que les gens aient envie de travailler. Certains se plaignaient des douleurs physiques, j’enchaînais avec de l’humour pour qu’ils oublient un peu. Moi, ça allait car je m’étais préparée physiquement avant. C’est une expérience que je suis prête à renouveler l’année prochaine. » Les acteurs du projet réfléchissent à la création d’une brigade annuelle composée de quatre ou cinq personnes. Reste à régler le problème de la mobilité. « On peut aider pour financer la location, mais le mieux serait que les travailleurs aient les moyens, ensuite, de passer le permis », souligne Jérémy Thien. Pas sûr que quelques jours de travail dans les vignes suffisent.